2004 : Contribution à la connaissance de la faune entomologique de la Corse  Lepidoptera

Révision de la liste-inventaire de Charles E. E. Rungs (1988) des espèces de l’île

 

A la fin de sa carrière de lépidoptérologiste, Charles E. E. RUNGS a quitté le Maroc, non sans regret, pour se retirer en Corse. Quelques années après, en 1988, la première liste consacrée à l’ordre des Lépidoptères de l’îles voyait le jour. Elle était assortie de moins de 80 notes critiques et d’une annexe comptant une vingtaine d’espèces non retenues où l’on pouvait prendre connaissance de ce que “pensent” les auteurs consultés…

Ce n’est qu’une quinzaine d’années plus tard à l’issue de l’actualisation effectuée au jour le jour par G. BRUSSEAUX, surtout lors de ses voyages en Corse, que l’on prend réellement la mesure de l’entreprise : à l’habituel éparpillement des données bibliographiques et des collections s’ajoute l’incertitude de leur fiabilité tant dans les domaines taxonomiques que dans la véracité des citations sans référence précise.

L’énergie de J. NEL et ses compétences en matière de microlépidoptérologie étaient nécessaires pour clarifier le débat : il en résulte une impressionnante liste de 441 notes concernant donc plus d’un taxon sur quatre… Curieusement, en découle un apport objectif non négligeable par l’indication de nombreuses localités et, dans un registre très différent, la citation des auteurs qui auront à assumer l’opinion qu’ils ont émise et à qui l’on souhaiterait parfois demander des comptes car, soyons clairs : ici règne la cacophonie.

La rédaction de R.A.R.E. n’a pas su rester sourde et indifférente à cet état de fait et, en accord avec les auteurs, propose quelques thèmes de réflexion sur les questions qu’engendre le statut insulaire des taxons. Au plan de la simple fiabilité des données, il conviendrait d’exiger à l’avenir leur “traçabilité” : au moins une localité et un auteur pour chaque nouveau taxon découvert. A ces conditions,  on doit rapidement s’acheminer vers l’établissement d’un document de référence sûr, point essentiel pour tout traitement statistique, biogéographique, évolutif, protectionniste, etc, impliquant la faune de Corse.

A l’issue d’un travail qui a requis des qualités inhabituelles de volonté, de persévérance, voire d’abnégation, les auteurs établissent ici un inventaire de l’ordre de 1500 à 1600 espèces, compte tenu des incertitudes qui demeurent. Chacune de ces espèces est repérée par une quadruple numérotation : — n° propre à la présente liste ; — n° donné par RUNGS en 1988 ; — n° de la Liste LERAUT 1997 ; — n° de la checklist européenne de O. KARSHOLT & J. RAZOWSKI (1996), dans la mesure où le taxon figure dans ces quatre documents.

Par ailleurs, le lecteur trouvera un double index au rang spécifique et subspécifique d’une part, aux niveaux supraspécifiques d’autre part. La bibliographie comporte 160 références, pour la plupart postérieures à 1988. Enfin 4 planches en couleur réunissent, probablement pour la première fois, quelques taxons parmi les plus caractéristiques de l’île.

C’est donc un bel outil, de travail comme de loisir, mis au service de l’entomologie corse que nous devons à la générosité de Gérard Brusseaux et Jacques Nel.

145 pages – 4 planches couleur hors texte – 20,00 €.